Partager la publication "Dub Camp jour 2 : une rencontre entre titans incandescente!"
Suite de notre retour sur le Dub Camp Festival avec le compte-rendu du samedi 5 juillet. Malgré la pluie de plus en plus régulière, la fièvre dub du samedi soir s’est bien emparée des lieux, sous les trois chapiteaux. Notamment à la Sound Meeting Arena où se tenait une rencontre de titans entre King Earthquake, Blackboard Jungle et King Shiloh armés de leurs trois sonos respectives! So big !
C’est dès 14 heures samedi que les amplis ont commencé à chauffer sous le chapiteau central avec Blackboard Jungle suivi de King Shiloh et de King Earthquake. Au Dub Club Arena, ce sont les Français de Jah Garden (Angers) et Dawa Hi-Fi (Tours) qui se chargent de faire monter la pression dans l’après-midi sur la sono des derniers cités.
Du côté de l’Outernational, Red Lion et ses stacks sont en place dès le début de l’après-midi. Au rayon des mauvaises nouvelles, Slimmah Sound et Jah Ragga sont annulés. Une déception mais on ne va pas faire la fine bouche, le line-up du jour reste énorme! Pourtant, les chapiteaux restent clairsemés jusqu’au début de la soirée où la majorité des festivaliers commencent à affluer du camping, de Nantes ou d’ailleurs.
Premier choc visuel en se rendant à la Sound Meeting Arena : les six murs de son des trois sounds du jour ont fière allure, chacun dans leur style bien distinct. Nos tympans frémissent à l’idée de pouvoir les écouter branchés tous ensemble… Derrière les barrières, c’est une véritable petite armée qui est alignée : King Earthquake trône assis à gauche devant une magnifique platine en bois hors d’âge. Blackboard Jungle, au milieu, représentera la France pour cette rencontre de titans. King Shiloh à droite, a l’air pressé d’en découdre. Ses deux murs sont bizarrement placés du même côté de l’arène et il vaut mieux ne pas trop s’en rapprocher.
D’ailleurs ce sont les Néerlandais qui balancent les premiers du gros stepper méditatif et la première banderille majeure : le remix d’une de tuerie de Yabbi You par le label Echotronix. On sent vite que ce qui va se passer par ici ce soir relève de bien plus que d’un simple sound system.
Sourire en coin et fumant pétard sur pétard, Bredda Neil, fomente quelque chose, une sorte de coup d’état musical. Tranquillement assis sur sa chaise, Errol Arawak de King Earthquake semble dans les mêmes dispositions joueuses et ne se laissera pas faire!
Du côté de l’Outernational Arena, c’est chaud aussi quand les Rouennais de Steppin Forward terminent sur le classique « Rootical Warriors ». La sono de Red Lion Sound System, rassemblée en un seul bloc de plus de trois bons mètres de haut, rugit de plaisir. Une bonne transition pour l’arrivée des Madrilènes de Rootikaly Movement qui annoncent d’entrée : « We bring some fresh and good culture ». Pas faux à l’écoute des différentes déclinaisons proposées du Skylarking riddim. Niveau chanteur, on entend Dub Dada, Murray Man ou encore King General…
Un dub fi dub avant l’heure!
La pluie de plus en plus dense aidant, les trois espaces couverts sont remplis à ras bord. Le Dub Club est particulièrement surchauffé après le passage de la tornade de Glasgow Soom T backée par Zion High Foundation. Les grosses vibes perdurent ensuite pour les Ecossais de Mungo’s Hi-Fi et ce diable de Mr Williamz même si leur reggae cent pour cent digital finit par un peu lasser sur la longueur.
Alors que Red Lion réunit de l’autre côté les dubbers plus « hardcore », et termine la soirée seul au contrôle, en tabassant du stepper bien fat, la Sound Meeting Arena est le théâtre d’une soirée incandescente. Faisant fi des plages horaires déterminées, King Earthquake, BBJ et King Shiloh se passent le relais musical toutes les vingt minutes le temps d’envoyer deux-trois tueries et leurs versions. Une sorte de dub fi dub avant l’heure en somme qui durera jusqu’à 3h du matin. Le niveau sonore et musical est extrêmement relevé et chaque crew pense déjà aux prochaines sélections à jouer dès qu’il a passé la main au voisin.
Blackboard peut être fier de jouer au milieu de ces deux monstres sacrés de la culture sound system et le duo de Rouen ne se prive pas pour rappeler qu’il figure parmi les premiers à les avoir fait venir en France à l’époque. Reste qu’il doit sortir ses toutes meilleures sélections pour suivre le niveau de King Shiloh et surtout, de King Earthquake qui arrive à transformer la plus belle des pépites roots (par exemple le classique « Black Wadada » de Burning Spear) en une musique quasi techno et ultra dansante sur la version. Du grand art pour une soirée mémorable qui se termine encore sous la pluie mais en apothéose!
Reportage : Musical Echoes (Photos/vidéos : Tom Tsoham, textes/mise en forme : Emmanuel Blender).
Regardez un extrait de la session de King Earthquake ici :
Regardez un extrait de la session de King Shiloh ici :
Regardez un extrait de la session de Red Lion ici :
Laisser un commentaire