Partager la publication "Après quarante ans de carrière, Israel Vibration reste toujours debout!"
En 2015, Israel Vibration fête ses quarante ans de carrière avec une grande tournée européenne dont de nombreuses dates françaises en cours : lundi et mardi prochain à Nantes et Paris et vendredi 19 juin et mardi 23 juin à Lille et à Clermont-Ferrand… Un bref retour sur l’épopée mouvementée de ces monstres sacrés du reggae s’impose avec en exclusivité, un aperçu de leur récent concert à Blois (41), grâce aux photos et au montage vidéo de Magda et Gwen. Play it roots, play it real, this is rasta music !
Kingston, 1976. Le single « Why Worry » sort d’un des plus gros studio de la Jamaïque, Treasure Isle de Duke Reid! Il est l’œuvre de Cecile Spence, Lacelle Bulgin et Albert Craig, trois rastas poliomyélites sans-le-sou rejetés de tous les studios à cause de leur infirmité qui galèrent depuis leur naissance, entre pauvreté et institutions spécialisées…

Le titre « Why Worry », premier succès du groupe. Enregistré chez Duke Reid mais sorti sur le label des 12 Tribes of Israel, Orthodox!
Bénéficiant de la solidarité des Twelve tribes of Israel, l’ordre rasta auquel ils appartiennent et qui leur paie la session d’enregistrement, les trois vocalistes tiennent leur premier succès dans un hymne conscious qui évoque la mort de King Selassie en août 1975 (écoutez ici).
Le succès populaire leur permet rapidement d’enregistrer un 33 Tours complet avec entre autres, Sly Dunbar et Robby Shakespeare : The Same Song. Une merveille inégalée qui permet au groupe, en 1978, de prendre pleinement part à l’effervescence roots qui rythme la Jamaïque à cette époque.
Au point d’être repéré par Bob Marley qui invite le groupe chez lui dans le studio Tuff Gong pour enregistrer son deuxième album, Unconquered People, en 1980. Mais ce n’est qu’un an plus tard que le groupe livre son joyau : Why so craven, enregistré par Henry « Junjo » Lawes et mixé par Scientist! Son single éponyme figure assurément parmi les plus beaux morceaux de roots jamais enregistré (écoutez ici). Les harmonies vocales sont à pleurer, la musique est la quintessence du reggae de l’époque : lourd, moite, profond, radical ! Malheureusement, le disque ne sortira de Jamaïque que dix ans plus tard, à cause d’un différent financier entre le groupe et son producteur d’alors.
Souvent escroqués et lassés des bisbilles du business musical à Kingston, les trois membres quittent l’île pour New York où ils se lancent chacun en solo en 1983. Sans trop de succès puisque le roots disparaît presque entièrement en Jamaïque comme aux Etats-Unis. Pourtant, en 1988, le boss du label RAS Records, Doctor Dread, leur offre une seconde chance en reformant le trio de vocalistes. Israel Vibration enregistre alors le disque Strenght of my life et reprend ses concerts. Le succès est aussi soudain qu’inattendu, notamment en Europe et particulièrement en France, pays avec lequel le groupe entretient une idylle toujours d’actualité.
Des tournées toujours avec le même band, les Roots Radics!
S’en suivent de nombreux albums studio (les très bons Praises ou On the Rock…) et de longues tournées américaines, européennes et même au Japon. A partir de 1999, malgré le départ d’Apple Gabriel, le groupe continue sa collaboration avec le label de Washington, RAS Records et sort quelques bons disques comme Jericho ou Pay the Piper tout en enchaînant les tournées, toujours avec le même band, et non des moindres, les Roots Radics emmenés par le bassiste Errol « Flabba Holt » Carter.
Leurs derniers opus, dont le récent Play it Real, sorti en mars, ont évidemment perdu un peu le caractère sufferer et la puissance roots des premières productions, mais restent de bonne facture avec des mélodies enlevées et toujours ces mêmes lyrics conscious. Des paroles authentiques qui résonnent d’autant plus fort que les membres du groupe les appliquent toujours à leur propre vie et à leur parcours semé d’embûches. Quarante ans après leurs débuts, les poliomyélites sont toujours debout entretenant la vibration d’Israël avec une foi intacte.
Vidéo et photos : Magda et Gwen/Texte : E. « Blender ».
Regardez un extrait du récent concert d’Israel Vibration ici : titres joués : « Leisure », « Happiness » et « Beautiful», extraits de l’album Play it Real.

Le légendaire bassiste Errol Carter aka Flabba Holt des Roots Radics qui accompagnent Israel Vibration pour tous leurs concerts.
Prochaines dates d’Israel Vibration en France :
–Nantes (44), le lundi 15 juin 2015, Le Ferrailleur (complet)
–Paris 19ème (75), le mardi 16 juin 2015, Cabaret Sauvage
–Lille (59), le vendredi 19 juin 2015, L’aeronef
–Creil (60), le dimanche 21 juin 2015, parc municipal de la Faïencerie
–Clermont Ferrand (63), le mardi 23 juin 2015, La Cooperative De Mai
–Ramonville Saint-Agne (31), le mercredi 24 juin 2015, Le Bikini
–Grenoble (38), le jeudi 25 juin 2015, La Belle Electrique
–Le Havre (76), le mardi 30 juin 2015, Magic Mirror
–Landerneau (29), le vendredi 3 juillet 2015, Le Family
–Juan-les-Pins (06), le mardi 7 juillet 2015, Pinede Gould (dans le cadre du The Big Reggae Festival).
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