Partager la publication "À Shashamane, les rastas « rapatriés » de Jamaïque et les Éthiopiens vivent côte à côte"
REPORTAGE. Le « zion » de la rhétorique rastafari n’est pas qu’une métaphore pour désigner l’Afrique, c’est aussi une ville réelle sur la carte de l’Éthiopie : Shashamane. Ici vivent quelque centaines de rastas qui ont exaucé le vœu le plus cher de Marcus Garvey, leur prophète : le rapatriement des descendants d’esclaves sur les terres d’Hailé Selassié.

Ras Bangis, rasta de l’ordre des Nyabinghi, en pleine séance de percussions.
À Shashamane, l’appel du muezzin précède de peu le chant du coq et réveille les 120 000 habitants avant 5 heures du matin. C’est dans cette ville poussiéreuse, à 250 kilomètres au sud de la capitale Addis-Abeba, que vivent quelques 600 à 800 rastas, dans une indifférence relative.
Leur présence dans ces lieux n’a pourtant rien de fortuite ; en 1948, l’empereur Hailé Sélassie offre en effet 500 hectares de terre de cette ville à la diaspora africaine en récompense au soutien de cette dernière pendant la guerre victorieuse entre l’Éthiopie et l’Italie fasciste de Benito Mussolini.
Mais aujourd’hui, seuls 50 hectares sont concrètement revenus à ces « rapatriés » d’origine jamaïcaine, mais aussi des Antilles françaises et des États-Unis arrivés pour la plupart dans les années 60 et 70 (après l’explosion du mouvement rastafari en Jamaïque). Ces derniers se répartissent en quatre mouvances sans compter les indépendants : L’Ethiopian World Federation qui chapeaute l’ensemble, les 12 Tribus d’Israël, les Bobo Ashanti et les Nyahbinghi.

Dans les rues de Shashamane, pas de bitume, mais beaucoup de poussière.
Ras Bangis est de ceux-là et nous ouvre les portes du Nyahbinghi Tabernacle Centre. Ce quinquagénaire Jamaïcain est arrivé ici en 1996, après quelques années passées à Birmingham en Angleterre : « J’ai des problèmes d’arthrose, alors ici je suis heureux avec treize mois de soleil par an, que voulez-vous de plus ? » (le calendrier éthiopien est composé de 12 mois de 30 jours et d’un mois de cinq jours). Dans la salle principale qui s’apparente à un musée officieux, le rasta montre fièrement d’innombrables tableaux, photos ou objets de Selassié et sa prétendue ascendance salomonide : « David (Israel) → Salomon (Israel) → Menelik (Ethiopia) → Selassie », proclame une affiche sans autre forme de procès. L’empereur éthiopien s’affiche partout, mais son épouse, l’impératrice Menen occupe aussi une place de choix : « C’est elle qui vient de la dynastie salomonide et offre son ascendance royale à Selassié », indique Ras Bangis comme s’il s’agissait là d’une évidence absolue. Selon lui, cette dynastie vient de l’union entre le roi d’Israël Salomon et la reine de Saba dont la rencontre à Jérusalem est relatée dans la bible.

L’église du Tabernacle en attente de rénovation.

Les percussions dites « Nyabinghi » des rastas Nyabinghi de Shashamane.
Après une démonstration des trois types de percussions Nyahbinghi (voir plus bas), le rasta tient à nous montrer l’église du Tabernacle, un vaste bâtiment circulaire, construit sur le modèle des églises éthiopiennes orthodoxes dont seules les fondations en parpaing sont érigées : « Elle a brûlé il y a quelques années et nous devons la reconstruire entièrement, mais nous manquons d’argent », grimace Ras Bangis. « J’espère qu’elle sera prête pour la célébration des 100 ans du couronnement de sa majesté impériale, en 2030 », soupire-t-il alors que la bâche de plastique bleue qui protège l’ensemble ondule mollement au gré du vent. Restant optimiste en désignant de la main le luxuriant jardin de la communauté, l’homme relativise : « Ici, tout prend du temps, mais c’est un peu comme en Jamaïque finalement. Ce pays ne me manque pas, c’est à eux (les Jamaïcains) désormais de venir ici nous rejoindre pour achever le rapatriement ! ».
« C’est notre vrai pays ici, un endroit fait pour moi en tant que Noire »
Cette repatriation, chère à Marcus Garvey, selon lequel tous les descendants d’esclaves noirs doivent revenir en Afrique et en Éthiopie en particulier, Nigist Lee ne l’a pas connue. À l’inverse de ses parents qui ont quitté Kingston il y a 40 ans et tiennent désormais l’un des quelques restaurants typiquement jamaïcains de Shashamane, le Bolt House. On y sert notamment un délicieux jus de mangue et un plat ital à base de riz, haricots et tofu bienvenu qui change de l’injera local, le plat national éthiopien mangé matin, midi et soir. À 34 ans, la jeune fille est très fière de vivre ici : « Mes parents sont venus ici parce que Sélassié nous a donné cette terre, mon père est un membre important des 12 tribus d’Israël et pour lui c’était une évidence de venir vivre en terre promise. C’est notre vrai pays ici, un endroit fait pour moi en tant que Noire ».

La façade du « Bolt House », un restaurant jamaïcain de Shashamane qui sert un excellent ital.

L’entrée de la congrégation des 12 Tribus d’Israël, fermée ce jour-là.
À la question de savoir si les rastas vivent en harmonie avec leurs voisins éthiopiens, elle répond par l’affirmative : « Nous sommes une petite communauté paisible et respectueuse, il n’y a aucun danger et tout le monde est bienvenu ». Tout le monde ? Ou presque… « Bien sûr, ici comme partout en Éthiopie, il n’y a pas battyman (homosexuels) ou ils doivent se cacher et si jamais, ils se montrent en public, je serais la première à vouloir les brûler », s’emporte soudainement cette mère de deux enfants, mariée à un Falasha (Éthiopien d’origine juive), sans être pourtant interrogée sur le sujet (l’homosexualité est considéré comme un crime par la loi éthiopienne).
Ainsi, les mariages entre la diaspora et les locaux semblent de plus en plus fréquents, comme le confirme un employé du Zion Train Lodge, une auberge tenue par un couple de Français : « Les rastas se marient de plus en plus avec des jeunes filles Oromos ou Amharas (ethnies locales), ils vont vivre un temps vivre dans la famille de la mariée à la campagne et puis reviennent à Shashamane se faire construire de grosses maisons. Quand les rastas sont arrivés ici, le prix des terrains ne coûtait rien, aujourd’hui, il a beaucoup grimpé et les gens d’ici, eux n’ont plus les moyens d’y accéder », relate cet ancien policier musulman dans un anglais hésitant d’où se dégage une pointe d’amertume.

Une peinture murale représentant le « prophète » Marcus Garvey devant un navire de La Black Star Line, compagnie maritime qui devait rapatrier les Afro-Américains en Afrique.
Car à Shashamane, les belles maisons des rastas aux hauts murs joliment peints en vert, jaune et rouge restent l’exception et la plupart des habitats locaux relève plus du bidonville amélioré avec toit de taule ondulée et pas d’eau courante. Et les derniers titres reggae danchehall passés au voice coder qui s’échappent des propriétés rastas font une bien curieuse bande-son aux va-et-vient des enfants en haillons qui mènent inlassablement de maigres troupeaux de chèvres ou de zébus sans y prêter une quelconque attention. Comme si, ces deux mondes vivaient côte à côte sans trop se regarder. Ainsi va la vie à Shashamane, ce Promised Land dont le caractère sacré tant loué par les « rapatriés » des Caraïbes échappe à ceux qui n’ont pas choisi de vivre ici. Il n’a manifestement pas amélioré leur modeste condition. ♦
Reportage : Musical Echoes (Textes : Emmanuel « Blender » / Photos : H.D.).
D’autres photos ici :
Quelques photos de Shashamane et de ses environs ici :
Regardez une démonstration de percussions Nyahbinghi par Ras Bangis ici :
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Qu’est-ce que c’est que cet article truffé de fautes et d’approximations et chargé d’autant de mépris, hallucinant… non mais vous avez pas honte..
« impératrice Menem », puis « Empress Memen »… en gros le mec il sait jamais si ya un M ou pas ni ou il faut le mettre, mais non il va pas chercher, ça n’en vaut pas la peine, on s’en fout hein c’est pas un nom français… putain mais c’est vraiment si compliqué que ça de lire un nom correctement et de le retranscrire lettre par lettre ? 5 malheureuses lettres dans un nom mais non j’ai trop la flemme, j’écris ça comme ça me vient balek ?!
La descendance salomonide vient de l’impératrice et non de Haile Selassie, ah bon, vous êtes sûrs que vous avez bien compris ce qu’il vous a dit le rasta ? Haile Selassie est un direct descendant de Salomon par son père Makonnen cousin de Ménélik II, tous deux descendants de Wossen Seged lui-même descendant de Yekouno Amlak, le restaurateur du thrône de David… Haile Selassie n’a pas eu besoin d’épouser Menen Asfaw pour asseoir sa légitimité salomonique… il l’avait déjà…
Et j’en passe les guillemets partout à chaque terme cultuel ou culturel comme pour prendre des pincettes (faudrait quand même pas qu’on croit que l’auteur adhère à toutes ces sotises hein), tournures de phrase qui puent la condescendance palpable (« sans autre forme de procès », « comme si c’était une évidence absolue », « qui change l’injera local, le plat national éthiopien mangé matin, midi et soir »), point de vue de justicier occidental de service ultra-prévisible au possible, à deux doigts du cliché colonial, conclusion qui tend finalement à dire que les rastas ne servent à rien en Éthiopie à part créer des inégalités… en gros le seul truc que l’auteur aime chez les rastas c’est le fait qu’ils cuisinent bien, ça me fait un peu penser au cliché du vieux gars qui n’est pas raciste parce qu’il adore le couscous et la banane… non mais franchement si c’est pour écrire des choses comme ça, n’allez pas vous aventurez sur le terrain de l’Éthiopie ou des rastas svp, continuez à faire des articles sur l’electro-dub français ça vaut mieux… parfois faut savoir se cantonner aux domaines dans lesquels on est légitimes vous savez… « dub, roots & soundsystem culture », haha non mais c’est une blague ?! Je vous félicite pas.
Que d’énervement et de haine pour une seule malheureuse faute dans un nom !
Cet article ne se veut pas objectif, mais c’est une photo instantanée de ce que nous avons vu à Shashamane en quelques jours. Un séjour évidemment trop court pour en ramener quelque chose de plus conséquent.
Quant aux clichés, je crois qu’ils sont avant tout dans ta tête : le but du journalisme n’est pas d’adhérer à un propos, mais de le raconter avec distanciation.
Bien à toi monsieur l’aigri et n’oublie pas de respirer, là tu es à deux doigts du malaise vagal…
Ne te défile pas, tes tournures de phrase transpirent le mépris d’emblée, ça se ressent, si quelques jours sur place t’ont amené à présenter les choses comme ça alors j’ose à peine imaginer ce que tu aurais écris si tu y avait passé un mois… Quand tu aurais fini par tomber sur un ras un peu rageux contre les blancs, mon Dieu ton sang n’aurait fait qu’un tour ! Ils seraient soudainement devenus les pires enflures de l’histoires ! Hahaha distanciation oui c’est ça lol… raconter avec distanciation ce n’est pas ça, je connais des gens qui savent raconter avec distanciation tout en témoignant un minimum d’intérêt et de respect pour la culture de leurs interlocuteurs, écouter et savoir retranscrire sans juger ce n’est pas adhérer, c’est simplement faire preuve de compréhension, se mettre à la place de l’autre… plutôt que de prendre cette hauteur débile et de balayer d’un revers de la main les croyances rasta en quelques mots comme si c’était du pipi de chat ou de la poussière… cet article est clairement à charge contre les rastas, chaque paragraphe le fait ressentir, surtout qu’avec l’énumération décousue des particularités du culte, la présentation que tu en fais, on sent bien de toute façon que tu n’y connais rien à la base… on dirait le reportage bancal d’un mec de fr3 qui n’a jamais écouté de reggae de sa vie… c’est lamentable! Je connais tellement de gens qui ne sont pas du tout rastas mais qui pourtant sauraient en parler bien mieux que toi, avec toute la distanciation que tu souhaites, tout simplement parce qu’ils AIMENT les rastas… ben oui, pour prétendre décrire la vie d’une communauté à un endroit donné, faut déjà un minimum de LOVE non… dont ton article est totalement dépourvu !
Quand à l’orthographe que tu donnes au nom de la reine Menen Asfaw… je préfère ne rien rajouter, il reflète à lui-seul l’intérêt que tu portes à tout ça… tout est contenu dedans ! Bonne soirée et bonne réflexion… mes paroles n’engagent que moi, mais je t’invite à méditer dessus… peut-être que j’ai tord, oui c’est vrai peut-être que tu n’es pas si méprisant que ça mais juste maladroit après tout, je ne sais pas, mais en tout cas si ton article m’amène à penser ça, c’est peut-être qu’il y a un problème dedans tu crois pas… allez Jah live.
Hello Quentin Flechard,
Désolé du retard, mais voilà une brève réponse à ta deuxième intervention.
Je suis désolé que cet article t’ait déplu, mais il n’est pas là pour plaire ou déplaire, mais d’abord intéresser. Les néophytes comme les spécialistes dont tu sembles faire partie.
Tout ce qui est écrit est sincère, vu ou entendu, sans jugement ni mise en scène. Et si cela te déplaît, c’est que la réalité constatée là-bas est déplaisante pour toi. Je fais ce métier depuis suffisamment d’années pour savoir ce qu’est un bon article et humblement, il en fait partie.
Regarder une réalité avec un regard neuf, en laissant à la maison les croyances, les préjugés et les clichés, voilà ce que nous avons fait à Shashamane. Tu peux encore chercher : nulle part, tu ne trouveras de jugement négatif comme positif dans ce reportage. Cela s’appelle (humblement) du journalisme. Pas de complaisance, pas de cliché, juste la réalité brute. Navrée qu’elle te déplaise.
Après je comprends qu’elle puisse te déranger, toi…? Quentin Flechard ? Sérieusement ? Tu dois sans doute être un petit « babtou fragile » qui, comme tant d’autres, a embrassé cette cause au lycée ou à la fac, par manque de personnalité et de projet plus sérieux dans la vie. Tellement aveuglé par ta nouvelle foi que tu n’as visiblement pas encore compris que rastafari ne s’adresse pas à toi, petit blanc privilégié, mais au peuple noir soumis en esclavage et invité à revenir en Afrique…
Et tu viens après nous faire des leçons pour un M ou lieu d’un N, parlant de « LOVE », tout en déversant ta haine et ta frustration car l’article ne correspond pas à ta vision étriquée des choses. Mais la grande différence entre nous, c’est que moi, je ne juge pas hâtivement, même ce que je vois.
La 2e différence, c’est qu’on dispose d’une tribune pour nous exprimer contrairement à toi et je ne t’en offrirai pas plus car tu ne la mérites pas tant tu montres de la mauvaise foi. Dans ta haine aveuglante, tu ne t’es même pas aperçu de la nature de ton interlocuteur.
Comment peux-tu penser qu’aller à Shashamane est anodin ? Si on va à Shashamane depuis la France, c’est par intérêt (le mot est faible) pour les rastas et leur univers, non ?
Quelqu’un qui connait les milieux rastas depuis 20 ans, mais qui est suffisamment honnête pour laisser cela de côté au moment d’écrire. Elle est là la différence entre nous deux : l’honnêteté intellectuelle et l’ouverture d’esprit.
Et bien sûr, JAH LIVE, oui Jah Live, mais il ne s’adresse pas à toi. Il serait temps que tu le comprennes désormais. Cela te fera grandir un peu et gagner en tolérance. Je l’espère sincèrement car tu as l’air sacrément perdu pour écrire des âneries pareilles et émettre de tels jugements à l’endroit de gens que tu ne connais absolument pas.
Cordialement,
Super reportage sur une réalité mal connue de moi